Alpinisme dans les Tatras polonais

Du 03 au 13 mars 2013, avec le GEAN (Groupe Excellence Alpinisme National 20 - 25 ans) de la FFCAM (CAF), nous sommes allés tâter de l'alpinisme dans les Tatras polonais. Pour encadrer ces 10 jeunes nous étions 5 coachs, Nicolas Elzéard coach mental et 4 guides de haute montagne : Christophe Moulin, Frédéric Gentet, Patrick Pessi et moi.

Les Tatras forment une partie des Carpates au même titre que le Mercantour, le Valais ou l'Oisans forment une partie des Alpes. Situé tout au sud de la Pologne ce massif est frontalier avec la Slovaquie.

Dominant le lac Morskie Oko, le Mieguszowiecki Szczyt 2438m :

En 2004 la Pologne a été intégré l'union europénne et est devenue une des économies les plus dynamiques d'Europe. La monnaie reste le Zloty. Comme nous sommes sur le même fuseau horaire, le jour et la nuit arrivent beaucoup plus tôt qu'en France.
Nous avons pris l'avion de Bergame à Cracovie.

Frédéric Campion, un français qui grimpe très souvent dans les Tatras nous a mis en relation avec les alpinistes locaux. Adam Pieprzycki, Maciek Ciesielski et Krzysztow Banasik nous ont superbement accueilli et donné toutes les informations sur les voies :

Le premier jour nous nous sommes rôdés dans les contreforts de la face nord-est du Kazalnica 2159m.
Au plus les haut les voies font 550m. Depuis des décennies, été comme hiver, c'est le haut lieu du grand alpinisme polonais.
Nous allons (très) rapidement comprendre les exigences de ces lieux....neige poudreuse sur du rocher raide et finalement plutôt compact! Ces touffes d'herbes bien connues de l'alpinisme mixte dans les Tatras suscitent bien des interrogations!? Alors que la réponse est simple les touffes d'herbes sauvent l'alpiniste... le problème majeur c'est qu'il n'y en a pas assez!

Derrière-nous le paysage est magnifique :

Tiphaine et Jonathan choisissent la voie Poziomkowa Droga IV+ 120 mètres.
Jonathan dans la 1ère longueur, IV+ :

Avec Tiphaine nous suivons dans cette rampe d'aspect débonnaire.
Après quelques mètres, les crampons râclants sur les dalles nous incitent à la prudence!

Tiphaine nous guide dans les 2 longueurs suivantes, IV+ et III+ où nous pourrons savourer la qualité des ancrages dans les touffes d'herbe!

Profitant du beau temps, le lendemain avec Ingrid, Lara, Jonathan et Matthias nous partons sur la paroi en face du Kazalnica, le Niznie Rysy 2430m.
En face ouest, nous grimpons une voie de 700 mètres d'un niveau moyen en D avec 2 longueurs plus dures en M5/5+:

Attirés par le peu de glace qu'on peut trouver, nous nous lançons sur ce fin placage :

Matthias le sent bien, il va brillamment résoudre le problème, 5/5+ :

Malin, Jonathan va passer à droite, 4/4+ :

Lara et Matthias dans la seconde et dernière longueur de glace, 3+ :

En haut de la cascade glace, c'est bien agréable, nous sommes rattrapés par le soleil :

Le reste de l'ascension (600 mètres) est constitué de mixte : rocher, neige et parfois touffes d'herbes :

Ingrid aux prises avec cette escalade mixte pas réellement difficile au sens moderne mais qui demande une attention de tous les instants :

Lara avant de traverser sur des dalles recouvertes de neige. Même si ce n'est pas très difficile quelques bonnes fissures franches seront les bienvenues pour nous assurer :

Jonathan et Lara dans la fin de la traversée :

Matthias commence la seconde longueur dure M5/5+ :

Pour ne pas attendre, Jonathan passe tout droit. Il y a des pitons sur les 2 options :

Après cette longueur raide et difficile c'est à nouveau du terrain plus classique entre AD et D :

La vue est magnifique mais l'heure a tourné!
Nous rejoignons la voie prise par Tiphaine, Arthur et Titi. Plus rapides que nous, au refuge du Morskie Oko nous les remercierons pour la trace.

Vers 18h quand nous arrivons au sommet nous profitons des dernières lueurs.
De gauche à droite, Jonathan, Ingrid, Matthias et Lara :

La descente est débonnaire, une centaine de mètres à 40° puis la suite entre 30 et 35°, dans 1h30 nous serons au refuge!
Malheureusement ça ne s'est pas passé ainsi....en marchant sur de la neige dure j'ai déclenché une avalanche, la coulée de neige m'a emportée sur les 300 derniers mètres restants! Sur la fin de la glissade j'ai sauté une petite barre rocheuse verticale d'environ 8 mètres.

Bilan : une bonne entorse de la cheville. Pour moi le voyage s'est terminé là, mais je m'en tire bien.
En 25 ans d'alpinisme, c'est la première fois que je me fais emporter. Je n'ai rien vu venir. J'ai eu la chance que ça me serve de leçon.

Prochaines sorties

Sur cette page, nous tenons à jour les projets professionnels de Guides06.
Au moins une personne est inscrite sur chacun des programmes mentionnés.

Si vous voulez compléter la cordée ou le groupe, contactez-nous.
Nous venons de mettre à jour le programme hiver / printemps 2013.

Cliquez ici pour consulter le programme

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Ski à Chamonix : Vallée Blanche

 Lundi 1er Avril, de passage à Chamonix, je profite d'une accalmie dans cet hiver fortement perturbé pour skier la fameuse Vallée Blanche avec un groupe de 5 personnes très sympas. Il y a eu une forte chute de neige deux jours avant, environ 1 mètre de neige fraiche recouvre le glacier déjà bien enneigé ! Le risque de noyade en plein champ de poudreuse était très élevé ce lundi....

Nous ne sommes pas les seuls à vouloir profiter de cette neige parfaite : Lundi de Pâques, 1ère journée de beau depuis longtemps, autant dire que le téléphérique de l'Aiguille du Midi a tourné à plein régime !

La vue du sommet de l'Aiguille du Midi 3842m est toujours aussi belle. De droite à gauche : la Dent du Géant 4013m, les arêtes de Rochefort, les Grandes Jorasses 4208m, au fond le Mont Rose 4634m, le Cervin 4478m et le Grand Combin 4314m.

 La Vallée Blanche possède plusieurs itinéraires à ski de niveaux différents. Nous choisissons le Petit Envers. 

 Difficile de se relever après une chute dans ce champ de poudreuse...

 Nous rejoignons la Mer de Glace encore très enneigée pour ce 1er Avril, puis fin de la descente à ski. Le retour sur Chamonix se fera par le train du Montenvers.

La Mer de Glace et les Grandes Jorasses vu depuis la gare du Montenvers.

Alpinisme dans le Mercantour au Cayre Archas

Samedi 23 mars, dans le cadre de la formation alpinisme, nous sommes allés grimper l'arête Nord du Cayre Archas avec Florence, Onil, Christian et Julien. Benjamin était avec ses compagnons de cordées à la Tête des Costasses pour gravir Speed Dating.

L'enneigement très abondant ne nous laisse pas le choix quant au parking de départ, c'est celui d'hiver, tout en bas du col de Salèse. La trace jusqu'au col est bien marquée, regelée. Elle se poursuit jusqu'au col de la Valette des Adus et nous facilite bien l'accès. 



Après avoir quitté le chemin des raquettistes, 30 min de brassage sont nécessaires pour gagner le début de la voie.

Le couloir que l'on remonte est une grande pente de neige, aucun ressaut rocheux est visible. La neige porte peu, on s'y attendait. Avec un peu de patience et quelques enbourbages comiques, nous atteignons la brèche caractéristique puis le départ de la longueur en dièdre. Une bonne épaisseur de neige dure garnit la première rampe tandis le dièdre en 3c, orienté Sud-Ouest est tout sec. 

La météo, jusqu'ici correcte, vire au mauvais temps. Il neigeote puis les précipitations s'intensifient. Le vent est absent mais la neige collante et humide, mouille rapidement nos habits. Cagoule, capuche et masque de ski deviennent de précieux éléments de confort. 

En haut du dièdre, Florence et Onil grimpent suivi de la cordée Christian et Julien. 

La limite entre le mauvais temps "acceptable" et le mauvais temps "infernal" est ténue. Avec l'expérience, j'ai pris l'habitude de juger cette limite et d'adapter notre comportement pendant la course.

Il suffit de quelques degrés de moins ou d'un vent plus fort pour que les conditions deviennent difficiles. Aujourd'hui, nous profitons d'une belle course avec des conditions dures mais encore acceptables. 

En atteignant le sommet, la visibilité diminue. Je m'oriente avec les souvenirs des précédentes ascensions pour retrouver le couloir de descente. 

Au final, il a neigé entre 5 et 10 cm pendant que nous grimpions. 

Bravo à mes compagnons de cordée pour cette course, l'alpinisme dans le mauvais temps laisse toujours des souvenirs.

 Ski de randonnée au Grand Renaud

Pour le 1er Avril, nous étions un grand groupe à skier au Grand Renaud, une belle randonnée au départ de Villard Notre Dame, dans l'Isère. Comme dans les Alpes Maritimes, les jours de beaux temps se font rares cette année, mais l'enneigement est exceptionnel.

Fred à la descente du Grand Renaud, avec au fond les Aiguilles d'Arves, célèbre pour sa traversée:

 La météo annonce un belle matinée mais le mauvais temps est rapidement prévu pour le début d'après midi. Notre départ matinal nous permet de profiter d'une superbe lumière au départ de notre journée:

Il a neigé tous le week end, mais il y a eu beaucoup de vent et ça continue de souffer. Notre objectif initial était le Pic du Col d'Ornon, bien visible sur la gauche de la photo ci dessous. Mais au vue du risque fort d'avalanches, nous avons opté pour le Grand Renaud, avec des pentes plus douces.

Le paysage est exceptionnel et nous profitons d'une belle vue sur la station de l'Alpes d'Huez, très réputé pour le ski hors piste.

A la descente la neige est une poudreuse un peu lourde agréable à skié.

En jouant avec le relief, nous arrivons à trouver de la bonne neige:

Ski à la Madone des Fenestres

J2, descente sous le couloir Ouest du Gélas.

Pour le week-end de Pâques, nous sommes allés skier au départ du refuge de la Madone des Fenestres. Le premier jour, le temps est pluvieux, il fait 3° à Saint-Martin Vésubie. Je pense, à tort, que nous allons rapidement trouver la neige. La route de la Madone est fermée à 1300m d'altitude, au niveau du site des blocs d'escalade. Nous commençons sous la pluie, genre la pluie d'automne, fine, froide et régulière. Elle nous accompagne jusqu'à 1800m d'altitude! C'est trempé de la tête aux pieds que nous arrivons au refuge.

Patrick, le gardien, arrive peu après dans le même état que nous. Un bon coup de chauffage, les affaires sèchent devant le poêle et le vent commence à chasser les nuages. Le soleil revient et avec lui, l'envie d'aller skier. La montagne est superbe, saupoudrée d'une neige immaculée.

Nous partons en direction de la cime Ouest de Fenestres. Les couleurs sont splendides, le vent a cessé, il fait doux au soleil. C'est une journée de contrastes comme la montagne sait nous en offrir. Sommet pour tout le groupe à 17h30. 

Descente dans une bonne neige... croûtée car elle a commencé à regeler.

Le lendemain, nous partons pour le Gélas. Pas de trace devant les nôtres, le ciel est bleu azur, le vent absent, ce sont autant d'éléments pour une belle journée.

 

Sous l'épaule Sud, nous sommes rattrapés par Jean-Pierre Thaon et son épouse qui sont partis de Saint-Martin Vésubie. Le visage bronzé par de nombreuses journées de ski, ces jeunes retraités respirent le bonheur!

Nous déchaussons pour remonter le couloir Est du Gélas. 

Comme j'aime bien choisir les meilleurs skis, j'en monte toujours 2 paires au col. 

 
Par l'itinéraire classique, nous atteignons la cime. La Madone est sous la neige, invisible.

Jean-Pierre et Cyrille descendent depuis le Balcon du Gélas, derrière eux le sommet de la Malédie. Le couloir Est est agréable à skier, en neige profonde.

Plus bas, nous visons à droite les pentes les plus ensoleillées. Au départ, les zones croûtées alternent avec des parties très agréables. A partir des lacs Balaour, c'est une neige transformée homogène qui nous permet des enchaînements de beaux virages jusqu'au refuge.

Le dernier jour, nous devons encore composer avec une météo capricieuse. Le mauvais temps est prévu pour la mi-journée. Nous allons au Ponset par le versant Est.

Seul François et moi atteignons la cime. François a une bonne condition physique. En poussant bien mon effort, je ne l'ai distancé que de quelques minutes. Du sommet, la perspective sur le Néglier est superbe.

La descente s'effectue sur un tapis de neige dense, humide où il faut marquer les appuis pour tourner. En dessous de 2400m d'altitude, le manteau neigeux est lissé par l'action du soleil, de ce fait, le ski est plus simple, moins physique. 

Nous arrivons au refuge en même temps que la perturbation. Les sommets sont à nouveau pris dans les nuages, la visibilité se réduit. Par une longue glissade sur la route, nous retrouvons nos voitures laissées 3 jours plus tôt. 

Raid à ski : 3 jours à partir de la Gordolasques

 Mercredi 10 Avril, avec Charles, nous partons rejoindre le refuge du Nice. Nous avons programmé 3 jours de ski de randonnéeà partir de la Vallée de la Gordolasque en Vésubie. Le choix du programme n'est pas facile, avec le refuge des Merveilles et celui de la Madone des Fenestres à proximités les variantes sont nombreuses !

Charles arrive au Pas du Mt Colomb, notre dernier et 3ème jours de ski.

Environ 900m de dénivelé nous permette de gagner une baisse au dessus du Lac Autier. Quelques virages plus tard nous arrivons au refuge de Nice où l'enneigement est exceptionnel cette année ! 

Un renard essaie de nous piquer notre sandwich...

Jeudi, nous montons au Balcon du Gélas en passant par le Lac Long. Malheureusement le mauvais temps arrive avant que nous atteignions le sommet. Ce n'est pas aujourd'hui que nous verrons la mer ! La descente sur le Refuge de la Madone est difficile dans ce jour blanc accompagné d'un vent fort. 

Descente du Pas du Mt Colomb.

Vendredi dernier jour, le beau temps est de retour. Nous montons au Pas du Mont Colomb pour rejoindre la Vallée de la Gordolasque et le parking où nous sommes garé.

Merci aux gardiens pour leur accueil. 

Cime de Juisse, couloir Peirastreche

Samedi 13 avril 2013, dans le cadre de notre cycle de formation alpinisme niveau I, avec Florence, Nathalie et Jean-Pierre nous avons parcouru le couloir Peirastreche D, 350 mètres, en face nord de la Cime de Juisse 2580m.

C'est le couloir plutôt à gauche sur cette photo :

Le matin la neige portant étonnamment bien nous en avons profité pour voir ou revoir les bases du cramponnage :

Dans le couloir proprement dit nous avons fait des longueurs :

Par endroits le couloir atteint largement les 50°.

L'ambiance dans ce couloir blotti entre 2 éperons est bien sympathique :

Après 250 mètres de couloir classique en AD+, on bute sur une sympathique goulotte :

2 longueurs dans cette goulotte conduisent à ce bel arbre mort d'où une partie des cordées descend en rappels :

Nous avons fait encore une longueur en mixte touffes d'herbes et rocher.
D'aspect débonnaire il faut plutôt compter un M4+ délicat :

Jean-Pierre à la fin des difficultés.
N'ayants pas pris les raquettes nous ne terminons pas complètement la course par le petit parcours d'arête qui conduit à l'épaule nord de la Cime de Juisse, 2421m.

Au sommet de la voie, avant de redescendre en rappels, nous profitons de la vue grandiose sur le Cayre Agnel 2937m, la Cime Agnel 2927m et la Cougourde 2921m (au centre de la photo), la Cime des Gaisses 2896m, la Cime du Lombard 2842m et la Tête de Trecolpas 2760m (la petite pyramide de neige tout à droite):

Grande voie d'escalade au dessus de la Méditerranée 

Nathalie tout sourire dans "la cousse".  

Samedi 6 avril, avec Jennifer, Nathalie et Jean-Pierre nous avons gravi l'arête des Hirondelles au départ de la Turbie. Comme souvent en ce début de mois d'avril, il a fallu composer avec une météo capricieuse. Le vent, le brouillard et la pluie se sont invités sur la fin du parcours. 

Nous avons formé 2 cordées, je grimpais avec Nathalie, Jean-Pierre était encordé avec sa fille Jennifer. Première longueur au soleil, Jennifer a enchaîné avec les points d'assurage en place. Ceux qui connaissent la voie salueront la performance quand on sait que Jenny ne grimpe que de façon ponctuelle. A titre personnel, ca m'a scié!

Jennifer dans la première longueur.

Pour la suite de l'itinéraire, les conditions se sont durcies avec l'humidité et le vent. Jean-Pierre a mené bon train, alternant les passages à corde tendue et les assurages depuis un relais.

Le rappel nous a conduit à la brèche où le vent était déjà moins présent. Puis, en redescendant vers le secteur d'Alcatraz, nous sommes passés sous la couche de nuages et nous avons retrouvé un climat bien plus supportable.

Ambiance brumeuse sur les passages étroits de l'arête.
Il est tentant de se mettre à cheval sur le fil mais il est plus efficace de placer ses pieds sur les prises dans les flancs de l'arête. 

Terrain d'aventure à Aiglun: le Déjà Vu

Jeudi 11 avril, avec Stéphane, nous sommes allés grimper le superbe "Déjà Vu"à Aiglun. C'est la 4ème fois que je grimpais cette voie et c'est probablement celle où j'ai le plus apprécié l'escalade. En démarrant par les 2 premières longueurs de l'Ecole Buissonnière, la qualité de l'itinéraire augmente d'un cran.

En 2009, avec Jean-Pierre Thaon et Stéphane Benoist, nous avions procédé à un nettoyage en coupant la végétation embarrassante et en supprimant les spits parasites pour les remplacer par des pitons/lunules ou pour laisser en état quand on peut placer un coinceur. 

Ainsi le dièdre épuré de la première longueur se gravit essentiellement sur friends. Les autres longueurs marquantes sont L4, L6, L7.

Fin de L4, ne vous épargnez pas de placer une protection quand c'est possible car globalement elles sont plutôt espacées. Le départ sur les colonnettes en pince est mythique, les 2 pitons qui suivent révèlent la grande qualité de pitonnage de la cordée Gounand/Thaon.  

L5, le rocher est gris compact et il faut jouer de l'adhérence pour franchir tous les pas en libre.

L7, longueur d'apothéose, elle serait déjà très belle avec des spits. En la grimpant en style traditionnel, elle prend un goût d'exception. C'est raide, sur du bon rocher et il faut cheminer pour rester dans une cotation 6a/6a+.  

Le topo est bien à jour.

Si vous allez grimper cette voie, ayez peut-être une pensée pour les ouvreurs.

Grosses chaussures, pas de spits, pas de friends, pas de crochet; seulement du courage, de la passion, de la malice et des qualités de grimpeurs indéniables!

Si le matériel se trouve chez tous les marchands, le courage, la passion et la malice ne s'achètent pas. C'est le grimpeur, lui seul, qui développe ces qualités, en gardant toujours "le coeur chaud et la tête froide" et la volonté de bien grimper pour tracer son chemin.

 Ski de randonnée autour d'Isola 2000

Dimanche  14 Avril, nous avons profité d'une belle journée pour aller faire le tour du Malinvern au départ d'Isola 2000. Malgré les fortes chaleurs et le risque d'avalanche marqué, on peut encore profiter de journées de ski exceptionnelles en restant prudent et en partant tôt. Mais quel bonheur de descendre sur une bonne neige de printemps "moquette"!

La première descente, au soleil la neige est parfaite:

Nous avons fait le tour dans le sens horaire, en commençant par le Pas du Loup.

Pour cette journée, Yannick avait emmené un appareil photo avec un objectif Fish Eye, qui déforme les photos sur les côtés mais qui permet une prise de vue ultra grand angle.

La montée au Pas du Loup.

On ne passe pas loin de Tavels et de la tête de Costasse, idéal pour de l'alpinisme hivernal que nous parcourons régulièrement avec la formation alpinisme. Dans un niveau plus abordable, nous passons au pied de l'éperon de Cessole, une classique de notre massif!

La descente côté nord du Pas du Loup est moins bonne que prévu car il y a déjà eu du passage. Après les 30 premiers mètres en bonne neige, de la neige plus dure nous oblige à déraper sur quelques mètres.

Ensuite la pente s'adoucit et s’élargit, nous pouvons à nouveau skier et rejoindre de la bonne neige de printemps.

On redescend à peu prés jusqu'à 2000 mètres avant d'attaquer la deuxième montée vers le collet de Valescure.

Aprés la descente du collet de Valescure jusqu'au lac inférieur de Valescure, nous remontons à la baisse de Druos pour la troisième et dernière montée de la journée!

La prise de vue à 180° permet de s'amuser:

La descente de la baisse de Druos est encore en bonne neige:

Un super tour, avec 3 montées et 3 descentes pour environ 1400/1500 mètres de dénivelée. C'est un peu plus soutenu que l'autre tour classique du secteur, le tour de Tavels

 Merci à Alticoop de m'avoir prêté une super paire de ski qui sortira l'année prochaine, les Scott Surf'Air!

Escalade dans les Gorges du Verdon : l'Offre

Vendredi 19 avril 2013, avec Jean Claude nous sommes allés grimper dans les Gorges du Verdon, nous avons fait la voie de l'Offre, TD- 200 mètres. L'année dernière à la même époque nous avions fait Ula.

Les spectaculaires falaises de l'Escalès :

En rive droite, mais coincée entre l'Encastel...

et le la paroi du Duc :

Le tracé de la voie de l'Offre n'a pas été facile à faire :
Merci à Thomas Arfi pour cette photo prise de la voie Série Limitée

La réhabilitation du sentier Martel est bien appréciable, cerise sur le gateau le marquage du sentier GR est aussi refait avec soin :

La voie démarre à la 2ème fenêtre du 1er tunnel.
L'escalade commence quelques dizaines de mètres au-dessus du Verdon :

Jean-Claude dans la traversée en 5b/c. Le manque de pied dans cette traversée oblige à grimper un coup en haut, un coup en bas et finalement la difficulté annoncée comme relativement modeste ne laisse pas indifférent...

Plus haut les larges fissures laissent rêveur quant à la classe des ouvreurs, Marius Coquillat, François Guillot et Guy Héran qui les ont remontées pour la première fois en 1969. Certes le rocher est devenu plus glissant mais quand même!
Entre vous et moi : si vous n'avez pas un niveau nettement au-dessus du niveau annoncé n'hésitez pas à prendre des friends et plutôt des gros! Avec du 5c/6a comme ça on comprend mieux que les Barjots ne soient que 6b....
En résumé une belle voie qui peut servir de test avant de se lancer dans des voies plus difficiles.

Comme souvent dans le Verdon au sommet la vue est magnifique :

Goulotte au printemps dans le Mercantour

Samedi 13 avril, nous sommes partis d'Isola 2000 avec Audrey et Didier pour gravir une goulotte à la Tête de la Costasse ou à la cime de Tavels.  Il y a 3 itinéraires possibles avec une marche d'approche d'environ 1h. Speed dating à Costasse,  Au delà du rêve ou le couloir Ouest de gauche à Tavels. 

 

"Au delà du rêve" me semble bon de visu et comme cette course attire fortement Didier, nous choisissons cet itinéraire.

Il y a eu, me semble-t-il, assez peu d'activité en alpinisme cet hiver dans le Mercantour. La météo souvent compliquée a davantage incité les alpinistes à skier qu'à grimper avec les piolets. A la faveur d'un semaine digne du printemps, la plupart des courses deviennent en conditions pour les gravir.

Dans notre goulotte, la 2ème longueur qui est toujours la plus technique, est quasiment tout en glace. N'allez pas croire, que c'est une glace épaisse et solide, c'est juste une carapace qui permet d'ancrer les piolets délicatement, les frappes lourdes et imprécises sont à proscrire. Il faut pour se protéger, dégager les fissures qui sont bouchées par cette fine épaisseur de glace. Cela demande du temps, de l'énergie et il faut être conscient que c'est une grimpe parfois exposée pour le premier de cordée.

La suite de l'itinéraire est plus classique, avec du mixte classique du Mercantour et notamment un beau bouchon de neige dans le verrou de L2. Ce passage est désormais plus facile car j'ai fait tomber le bouchon et le rocher est bien fracturé pour se protéger. Nous avons contourné le gros bloc de L4 par la gauche et nous avons gravi la sortie directe du dernier bastion. Une corniche imposante domine ce passage mais on peut la franchir astucieusement par la gauche.

Dans le topo, je n'ai pas mentionné dans le matériel le camalot 3, mais prenez le, il vous rendra service. 

Sous l'imposante corniche, Didier va traverser à gauche pour surmonter l'obstacle.

Nous étions vers 14h au sommet, la descente par la pente entre Tavels et Costasse est rapide et sûre en ce moment.

Retour par le vallon de Terre Rouge, les raquettes étaient superflues le matin mais bienvenues l'après midi. Bravo à Audrey et Didier pour cette course au dessus du niveau habituel mais qui s'est très bien passée.

Arête de la Sainte-Victoire

Dimanche 21 avril, avec Laurence et Cédric, nous avons grimpé à la Sainte-Victoire le classique et très bel éperon de l'Ermitage. Contrairement à d'habitude où nous sommes seuls, 4 cordées sont présentes pour gravir la voie.

Manque de chance pour eux, Laurence et Cédric grimpent bien, avec fluidité. 

Vous me croirez ou pas, ces cordées "rapides", on les a croisé à la descente. Nous étions sur le chemin à hauteur de la chapelle, ils étaient au R3!

En même temps, je ne peux pas faire trop le malin car j'avais oublié mon appareil photo pour cette escalade. Je peux seulement vous proposer une mauvaise photo prise au téléphone et les souvenirs de nos ascensions sur ce même éperon, avec Thomas et son papa, Stéphane et Jean-Claude et la formation alpinisme.

Dernier passage de l'arête, rasoir étroit et spectaculaire mais heureusement facile. 

Gorges du Verdon : Afin que nul ne meure

Jeudi 25 avril 2013, avec Jean-Claude nous sommes allés faire une fameuse classique dans les Gorges du Verdon : Afin que nul ne meure, TD-, 6a maximoum, 150m.

Cette voie ouverte en 1985 par Michel Suhubiette a marqué un tournant, privilégier un niveau modeste pour le Verdon avec de la belle escalade homogène où on ne se fait pas trop peur.
Ces dernières années deux grands acteurs du Verdon ont continué dans ce niveau et cet esprit. Je citerais 3 voies en exemple : Bruno Clément avec Adieu Zidane et Hissage Nocturne, et Lionel Catsoyannis avec Pas de prélude pour Hervé.

Il n'y a pas que les grimpeurs de haut niveau qui peuvent profiter de toute cette dynamique. Les grimpeurs de niveau 6, nous avons l'embarras du choix, des moulinettes depuis les crêtes, aux belles escalades extérieures qui ont fait toute la réputation du Verdon en passant par les voies d'aventures souvent en fissure comme la Ula ou l'Estemporanée.

Après 150 mètres de rappels, on atterri au milieu de nul part, en effet sous le spacieux "jardin des écureuils" il y a encore une bonne centaine de mètres de paroi verticale.
Au pied du dernier rappel, le départ de notre voie est bien indiqué :

La première longueur en 5b/c qui est en traversée emprunte une longueur d'une autre voie fameuse mais plus difficile : Pichenibule.

Après bientôt 30 ans d'existence et beaucoup d'ascensions, le rocher est marqué par le passage des grimpeurs mais finalement c'est une gêne mineure.
Rocher avec des traces d'usure dans la seconde longueur :

Le style de l'escalade est roulant mais comme souvent dans le Verdon il faut être précis et concentré.
Jean-Claude à la fin de la seconde longueur :

L'ambiance de verticalité au coeur des Gorges est superbe :

Les longueurs en bon 5c se succèdent.
Jean-Claude dans la 3ème longueur :

La 5ème et dernière longueur présentant un difficile passage en 6a+ complètement usé, nous l'avons évité par la gauche ce qui permet de rester dans le 6a :

Malgré un timing serré nous avons eu le temps de faire une longueur de plus. Jean-Claude dans la dernière longueur en 6a de "A l'Est des Bens" dans le secteur de "l'arabe dément".
Le rocher a franchement souffert mais on ne peut que conseiller cette longueur exceptionnelle!

Encore une superbe journée.

Gordolasque : Clapier et Grand Capelet

 Dimanche 14 Avril, je suis monté rejoindre Nicolas Braud, un copain guide, et sa copine Lorène au refuge de Nice pour les accompagner dans la fin de leur long voyage : la traversée des Alpes à ski ! Soit 100 jours.... Vous pouvez regarder tout leur parcours sur leur site : Passagers des Alpes.

Lundi, après un départ matinal à cause de la chaleur, nous gravissons le Clapier 3045m, le 3000m le plus au Sud des Alpes.

Vue sur le littoral depuis le Clapier

Vue sur le Gélas 3143m et la Malédie 3059m presque aussi effilée que la Dent du Géant.

Au centre vue sur notre prochain sommet : Le Grand Capelet.

 La descente du Clapier ne sera pas excellente, la neige n'a pas eu le temps de décailler. Mais il vaut mieux ca que ce faire prendre dans des coulées en milieu de journée sous un soleil de plomb.

Nicolas dans le couloir Asquasciati qui permet de gagner le pas de la Fou plus rapidement.

Descente sur le Lac de Valmasque depuis le Pas de la Fou. Un régal !!

 Sur le Lac de Basto. On remonte vers la Baisse de Valmasque.

Pour gagner le sommet du Grand Capelet, il nous faut déchausser les skis. Une corde ainsi qu'un piolet et des crampons peuvent etre utiles.

 Somment du Grand Capelet.

 Encore une belle descente, malgré la chaleur la neige est encore agréable à skier.

 Pendant que Nicolas et Lorène rejoignent tranquillement le refuge des Merveilles, je rentre sur la Gordolasque par le Pas des Conques.

Encore une belle descente ! 

Stage Goulotte : 3 jours dans le Massif du Mont Blanc

Dimanche 21 Avril, avec Ragni, Florent et Stéphane nous partons en direction des Grands Montets pour réaliser notre 1ère course de ce séjour typé neige, glace et mixte. Pendant ces 3 jours, je grimperais avec Ragni tandis que Stéphane et Florent formeront une cordée autonome et grimperont en réversible tout en suivant nos traces.

Malheureusement, j'ai bêtement oublié mon appareil photo ce jour là, désolé !

J2 : Depuis l'Aiguille du Midi, nous orientons nos skis en directions du Triangle du Tacul.

Notre objectif premier était la fameuse goulotte Chéré. Mais 5 personnes sont déjà au pied ! Nous irons donc grimper la Contamine-Mazaud au centre de la face.

Les mollets seront mis à rudes épreuves !

 Le soir nous allons dormir au refuge des Cosmiques sous l'Aiguille du Midi.

 J3 : Goulotte Pélissier aux Pointes Lachenal. Rapidement accessible en ski depuis le refuge, c'est une très jolie goulotte quand elle est fournie en glace. Attention elle prend le soleil très tôt !!

Une cordée à l'attaque.

 Stéphane dans la 1ere longueur tout en glace.

 Ragni dans le crux de la 2ème longueur.

 Florent grimpe en tête dans la dernière longueur. Un ressaut en très impressionnant mais au final plutôt facile ! M4.

Après une descente en rappel dans la voie, nous finirons la journée en ski sur la Vallée Blanche !

Pointe Lachenal M6 Solar

Mercredi 1er mai 2013, avec Olivier nous avons grimpé M6 Solar, M5+ à la Pointe Lachenal 3613m.

Cette courte et classique voie de mixte a été ouverte par Philippe Batoux, Cédric Cruaud et Benoît Robert le 08 novembre 1998. La veille nous avions grimpé la voie de dry Momos à Servoz.

Olivier dans une variante de la première longueur, M5+, où les camalots 3 et 4 nous ont été bien utiles :

Olivier a une grande liste de courses et nous sommes motivés pour réaliser les Grandes Courses des Alpes qu'il n'a pas encore faites. Les conditions n’étant pas tout à fait de la partie pour nous lancer dans de telles entreprises, nous profitons d'avoir bloqué ces quelques jours pour apprendre à nous connaître.

De l'Aiguille du Midi, nous nous laissons glisser à skis jusqu'au départ de la voie. Changement de chaussures, et là nous hésitons entre la ligne logique et le tracé du topo Damilano qui indique de passer dans un dièdre plus raide et plus compact un peu plus gauche.

Finalement nous restons fidèle au topo. Malgré quelques doutes, j'ouvre les hostilités. La paroi recouverte d'une pellicule de glace inconsistante corse l'affaire, d'autant que la fenêtre météo, annoncée comme correcte dans la matinée, se ferme rapidement !

C'est donc sous les bourrasques de vent et de désagréables petites coulées de neige que nous grimpons toute la voie.

2ème longueur, M4 en mixte plus classique. Relais sur pitons.
C'est dans cette longueur que les coulées de neige ont été les plus fortes, bravo à Olivier d'avoir pu grimper en tête dans ces conditions!

3ème longueur, M5, très belle longueur exposée. Nous avons enchaîné les 2 goulottes pauvres en glace sans faire le relais en place sur les 2 pitons.

4ème longueur, M4+/M5, d'apparence débonnaire, demande encore de s'appliquer.

Descente en 2 rappels de 30 mètres et un de 60 mètres.

Un sacré test ! Une véritable mise à l'épreuve où nous avons grimpé en réversible et qui me confirme bien qu'Olivier a un moral à toute épreuve. Comme quoi une petite course à quelques mètres de la Vallée Blanche suffit parfois pour vivre une aventure quasiment digne de ce nom.

Le retour au refuge des Cosmiques à la carte et la boussole rajoutera s'il en était besoin un peu d'engagement. Partis pour une petite journée, à 19h lorsque j'ouvre la porte du refuge, je me dis que notre cordée est définitivement prête pour les plus Grandes Courses.

Escalade au Baou de Saint-Jeannet

Mercredi 08 mai 2013, avec Damien et Didier nous avons fait une montée de ressauts au Baou de Saint-Jeannet. C'est idéal pour débuter l'escalade, on trouve des voies faciles et la vue est bien dégagée.

Damien tout sourire dans la voie du Gros bloc 4b au 1er ressaut :

Au second ressaut nous sommes passés par le Pilier Maurice 4b :

Au 3ème ressaut nous avons fait la Maman 4c :

Au 4ème et dernier ressaut nous sommes sortis directement au sommet par la Poubelle 4b.
Du sommet la vue est toujours aussi sympa :

Via ferrata de Peille

Jeudi 09 mai 2013, avec Damien et Didier nous sommes allés faire la Via Ferrata de Peille. La veille nous avions fait une initiation escalade dans les ressauts du Baou de Saint-Jeannet.

Damien et Didier dans la partie la plus raide :

La via Ferrata démarre depuis le village de Peille.
Ci-dessous la 2ème passerelle :

Damien et Didier sur la 1ère passerelle :

Didier à la sortie de la 1ère partie raide du parcours.
On voit bien la suite de la Via :

Après la première partie on peut profiter d'une superbe vue sur le village de Peille :

A la sortie de la grotte un filet permet de progresser facilement :

Après le filet, c'est franchement raide :

Ambiance vertigineuse :

Damien à la fin de la partie la plus raide :

Ensuite vient un Pont de Singe :

La fin du parcours se conclut par une sympathique tyrolienne :